Henri
Loux
L'image d'un Henri Loux illustrateur de faïences de Sarreguemines est sans doute réductrice, mais c'est en installant ces vues de la vie alsacienne dans des vaisseliers d'innombrables familles, depuis le début du XXe siècle, que l'éternel- lement jeune homme (il est mort à 34 ans) a laissé son nom à la postérité. Son œuvre de peintre, d'illustrateur de revues a en effet moins résisté au temps que cette activité qui était pour lui complètement alimentaire.
Contemporain de Hansi, né comme lui en 1873, Henri Loux n'offre pourtant guère de points communs avec le caricaturiste engagé.
Le
peintre, né à Auenheim,
a passé sa jeunesse à Sessenheim.
Il est plutôt un portraitiste minutieux d'une Alsace engageante et heureuse. Dans le années 1890, il s'intègre au mouvement artistique de "renouveau alsacien" , qui recherche dans le passé et le présent les éléments constitutifs d'une identité alsacienne distincte des influences allemands et française.
Henri Loux
se fait un nom dans le milieu
artistique de Strasbourg en illustrant par exemple l'Almanach agricole
d'Alsace et de Lorraine, ou en travaillant avec le Kunschtaafe, frais
frichti créatif où bouillonnent des peintres, écrivains poètes et
musiciens. Les faïences, et notamment le célèbre
service Obernai, sont pour Henri Loux un moyen d'exprimer l'âme
alsacienne, de l'ancrer dans la vie familiale. Témoignage, la faïence
se veut aussi reflet du présent:
Henri Loux est ainsi chargé de représenter des scènes du D'r Herr Maire, pièce à succès du théâtre alsacien. Pour les historiens, ses assiettes et plats illustrés servent une image précises de la vie alsacienne au début du siècle, via ses costumes, son habitat, le rituel de ses messtis, les kermesses paroissiales. Cette Alsace, Henri Loux la sillonnera, quelques années plus tard, carnet de croquis en main, pour le compte des Nouvelles Images Alsaciennes, revue qu'il crée avec Willy Scheuermann pour faire connaître l'Alsace jusque dans ses moindres traditions, histoires et légendes pendues au fil incertain de l'oralité. La revue veut éveiller les Alsaciens à un sens artistique. En 1907, Henri Loux meurt, non sans avoir multiplié, dans une ultime frénésie, les représentations d'une "Alsace riante, pluvieuse ou enneigée".
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last update 19-04-2001