1. Les papillons
font partie des insectes
Les papillons font
partie des insectes, une des grandes classes du règne animal. Leur nom
scientifique «Lépidoptère» est dérivé du grec et signifie insecte aux ailes
couvertes d'écailles.
On ignore la date
exacte de l'apparition des insectes sur la terre. Les plus anciens fossiles
remontent à plus de 350 millions d'années, soit à l'ère géologique du
Paléozoïqueet plus précisément à la période du Dévonien moyen. On a
découvert des papillons très bien conservés dans de l'ambre jaune, âgé
d'environ 50 millions d'années. Les gisements les plus connus de
lépidoptères fossiles du tertiaire moyen se trouvent à Florissant (Colorado,
USA) et dans la mine de lignite de Geiseltal près de Halle (Allemagne).
Il y a actuellement
sur la terre environ 1 million et demi d'espèces animales;
800 000 sont des insectes et on
en découvre constamment de nouvelles. La plupart sont souvent présentes en
populations gigantesques. Les insectes nuisent à l'homme en suçant du sang
(moustique commun, etc.), en transmettant des maladies (malaria, peste,
etc.) et en s'attaquant aux végétaux et aux provisions. Mais il ne faut pas
oublier les services qu'ils rendent en pollinisant les fleurs, en
fournissant du miel ou de la soie. Leur nom issu du latin «insectus » (en
grec: «entomos») signifie littéralement «coupé» à cause des étranglements de
leur corps. On les appelle aussi «Hexapodes», c'est-à-dire animal à six
pattes. Dotés tous d'un plus grand nombre de ces membres, les myriapodes,
les cloportes, les araignées et les crustacés ne sont pas des insectes; ils
appartiennent à d'autres classes du grand embranchement des Arthropodes, qui
à leur tour font partie des Invertébrés. En négligeant les Unicellulaires,
ceux-ci forment les 99% de la faune d'Europe centrale.
;
-- Crustacés
;
-- Insectes ou Hexapodes
Inverterbrés ----- Arthropodes
----------------------- Trachéates
9
-- Arachnides
9
-- Myriapodes (Mille-pattes)
Les insectes se
caractérisent par la morphologie typique de leur corps. Celui-ci se
subdivise en tête, thorax et abdomen. Il porte en général deux paires
d'ailes à l'état adulte et il est revêtu d'une substance souple et
élastique, la chitine, formant la cuticule.
Cet exosquelette, ou
squelette externe, réduit les déperditions d'eau et entoure le corps d'une
sorte de carapace. Suivant la proportion de sclérotine, substance formée de
protéines durcies, qu'il contient, il est plus ou moins dur. Les muscles
sont accrochés à sa face interne. A cause de lui, la croissance des insectes
est irrégulière et progresse par à coups. La plupart du temps elle comporte
un changement de forme, la métamorphose.
Une larve aptère (sans
ailes) sort de l'œuf; elle mue plusieurs fois et grandit par étapes. On
distingue chez les insectes divers types assez compliqués de développement,
dont voici les principaux:
Insectes avec
métamorphose peu marquée
Les larves et les
insectes adultes sont très semblables et dépourvus d'ailes; il n'y a pas de
stade nymphal. Le petit poisson d'argent, bien connu des ménagères,
appartient à ce groupe des Aptérygotes ou insectes primitifs.
Métamorphose
incomplète
Les stades juvéniles
diffèrent en général peu de l'adulte. La sauterelle, par exemple, sort de
l'œuf déjà sous forme d'individu à échelle réduite, encore aptère. Elle
saute le stade de nymphe. Les éphémères, les libellules, les cafards, les
termites, les perce-oreilles, les punaises et les poux se développent de la
même manière. Le cas de l'éphémère est spécialement intéressant. Au terme de
sa croissance, la larve laisse échapper une subimago, adulte ailé immature,
qui doit muer encore une fois pour devenir un insecte parfait ou imago. Ce
stade intermédiaire est propre aux éphémères et unique en son genre parmi
les insectes.
Métamorphose
complète
Il sort de l'œuf une
larve, p. ex. un asticot, un ver blanc ou une chenille; après plusieurs
mues, elle passe à l'état de nymphe, un stade de repos apparent pendant
lequel elle subit une transformation complète aboutissant à l'insecte
parfait ou imago, mouche, hanneton ou papillon.
Tous les insectes sont
poïkilothermes; leur température dépend donc fortement de celle du milieu.
Si celle-ci est basse, leur croissance et leur développement sont ralentis;
ils s'interrompent en-dessous d'un seuil critique ou au-dessus de 40°c. Au
repos, la température propre de l'insecte ne dépasse jamais celle du milieu;
elle peut même être inférieure en cas de forte évaporation, quand l'air est
très sec. Chez les papillons nocturnes, on observe une certaine
thermorégulation: en effet, ils échauffent leurs muscles grâce à un
frémissement des ailes. Dans les ruches d'abeilles, les ouvrières règlent le
niveau thermique en battant des ailes. De nombreuses espèces de mammifères
se protègent du froid par une fourrure et règlent la température de leur
corps grâce à un système sanguin fermé qui manque aux insectes. Mais les
inconvénients, à première vue assez graves, de la poïkilothermie permettent
justement à ces derniers de conquérir des milieux vitaux hostiles à d'autres
animaux. On les trouve des Tropiques aux régions polaires, du bord des
déserts aux plus hauts sommets des Alpes, au milieu des neiges et des
glaces. Dans l'Himalaya on rencontre des papillons jusqu'à 6000 m
d'altitude.
2. L'ordre des Lépidoptères
On décrit en Europe centrale plus de 1800
espèces de Macrolépidoptères.
Tous les papillons de ce groupe ont en règle générale des chenilles avec des
pattes à crampons. Tandis que les chenilles des
Microlépidoptères ont des
pattes à couronnes (ventouses) et on dénombre en Europe centrale environ
1700 espèces décrites.
Macrolépidoptères |
Rhopalocères
(papillons diurnes) |
Papilionides
(Machaon) |
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Pierides (Aurore) |
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Nymphalides (Morio) |
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Satyrides (Silène) |
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Libythéides (Echancré) |
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Lycénides (Semiargus) |
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Grypocères ou
Hespériides |
Hespériides (Echiquier) |
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Hétérocères
(papillons nocturnes) |
Arctides (Ecaille-Martre) |
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Sphingides (Sphinx du
Tilleul) |
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Saturnides (Isabelle) |
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Noctuides (Noctuelle) |
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Géométrides
(Phalène), etc... |
Microlépidoptères |
Hétérocères
(papillons de nuit) |
Tinéides (Teigne) |
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Tordicides (Tordeuse) |
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|
Pyralides (Pyrale),
etc, etc... |
3. Considérations
générales sur les papillons
Les Coléoptères sont
l'ordre d'insectes avec le plus d'espèces; avec plus de 150’000 espèces
décrites sur tout le globe, les Lépidoptères occupent le troisième rang.
Comme la plupart sont de bons voiliers, ils arrivent à coloniser des places
inaccessibles à l'homme. Mais ils se heurtent aussi à des limites: une
grande partie d'entre eux a besoin de plantes pour les chenilles, qui
rongent des feuilles, et pour les adultes, qui sucent du nectar ou des
sécrétions d'arbres. Leurs «aérodromes et leur espace aérien» sont les prés
secs, fleuris ou marécageux, les pâturages alpins, les lisières herbues, les
coupes rases, les gravières, etc. C'est pourquoi peu d'espèces ont survécu
dans les campagnes et les forêts exploitées intensivement. De tout temps,
les papillons ont éveillé la curiosité de l'homme ou la passion des
chercheurs. Le philosophe et naturaliste grec Aristote (384-322 av. J.-C.),
a déjà décrit les moeurs et la métamorphose d'une dizaine d'espèces. Si les
Lépidoptères suscitent plus d'intérêt que les autres ordres d'insectes, ils
le doivent sans aucun doute aux couleurs splendides de certains de leurs
représentants, notamment d'origine tropicale, et à la facilité d'élevage des
chenilles de plusieurs espèces. On en dénombre 360 espèces environ en
Suisse.
4.
Nomenclature
De nombreux papillons
portant des noms vulgaires différents selon le pays ou la région, il était
nécessaire d'avoir un système de nomenclature plus ou moins naturel, basé
sur les conditions existant dans la réalité et sur les liens de parenté. Le
naturaliste suédois Carl von Linné classa les plantes et animaux qu'il
connaissait d'après leurs caractéristiques et créa la nomenclature
binominale dans son ouvrage «Systema naturae». Elle consiste à donner à
chaque espèce deux noms tirés du latin ou du grec, auxquels on ajoute
souvent de nos jours un troisième pour désigner une sous-espèce
(nomenclature trinominale, p. ex. Papilio machaon gorganus). D'après les
règles taxinomiques, le plus ancien nom donné à un animal en vertu de la
nomenclature binominale a la priorité; tous les suivants sont des synonymes
non valables. Dans tout le règne animal, on ne doit pas trouver deux mêmes
noms de genres, ni deux mêmes noms d'espèces à l'intérieur du même genre.
Ces homonymes sont aussi illicites. Les cas litigieux sont tranchés par la
Commission internationale de nomenclature zoologique (CINZ).
L'ordre des
Lépidoptères est subdivisé actuellement en de nombreux sous-ordres et
familles d'après des critères morphologiques et phylogénétiques.
tiré du
livre "Les papillons de jour et leurs biotopes" de Pro Natura Suisse |